Michel PARADINAS, photographe, insatiable !
Invité à la première version du « Salon d’hiver », en mars 2021, de cette rencontre est née une amitié. Il est vrai que le métier de photographe amène à aller à la rencontre des autres, et Michel reste stupéfait de l’accueil chaleureux que les gâtinais lui ont réservé.
Michel PARADINAS était un niortais qui souhaitait trouver une maison à la campagne : classique ! Arrivé sur la commune par hasard, il y trouva alors pointure à ses attentes. « Les paysages de Gâtine, dit-il, ça me rappelle mes montagnes pré-pyrénéennes et ce paysage me plaît plus que la plate plaine niortaise ! » Il complète : « Ma maison ? C’est une opportunité pour pouvoir y installer mon quotidien, mon activité professionnelle et stocker tout mon matériel volumineux. » Le choix du centre bourg n’est pas anodin : « Il permet de rencontrer les habitants et d’être au cœur de la vie de la cité... » En venant à Saint-Pardoux-Soutiers, Michel recherchait cette dimension humaine.
L’art photographique sous toutes ses formes
Michel, vous l’avez donc sûrement rencontré même sans le connaître ! Toujours l’appareil photo à la main, que ce soit dans la vie de tous les jours, comme sur ses reportages de commande. Depuis 40 ans, il a titillé l’art photographique sous toutes ses formes : argentique, numérique, l’édition. Que ce soit au labo, dans ces lieux obscurs où il fera ses premières armes, ou en pleine lumière à fixer sur la pellicule, paysages et portraits, la passion et le travail ne s’arrêtent jamais. Quelques rencontres sont déterminantes avec certains tireurs comme Philippe Salaün et avec des photographes de renom : Dieuzaide, Descamps... Il fonde à ses débuts à Toulouse, un laboratoire principalement destiné à réaliser des tirages d’exposition pour des grands noms. Cette belle aventure insolera le papier au bromure d’argent pendant 18 ans ! Il réalise en parallèle quelques reportages personnels et revient d’Afrique les poches remplies de négatifs qui lui vaudront prix et reconnaissance de ses pairs.
De l'édition aux retours aux sources
Il lâche un temps ses appareils et le labo, et crée « Les Imaginayres », sa propre maison d’édition. Mais très vite, il revient à la prise de vue, et abandonne temporairement le boitier traditionnel pour saisir à l’aide de son téléphone portable ! L’appel de l’argentique est plus fort et c’est un retour aux sources qu’il opère dernièrement en travaillant à la chambre photographique, ce drôle d’appareil en bois d’un autre temps qui demande à faire la mise au point caché sous un tissu opaque ! De ce long travail, il exposa à Saint-Pardoux sa série sur le Marais Poitevin.
Dernièrement, Michel photographie les Deux-Sèvres et travaille sur commande pour la Geste Edition : le marais, le thouarsais, le Mellois et la Gâtine. Son travail actuel est toujours édité en collaboration avec un auteur local comme Jean ROUZIÈS pour l’ouvrage sur la Gâtine. Ces livres démontrent de la diversité de nos milieux ruraux tant par les rencontres insolites que pour les activités insoupçonnées. Photographe-illustrateur : c’est une première. Il y met toute son expérience pour sublimer les paysages et les portraits qu’il réalise.
« Il est important de pouvoir faire des liens avec d’autres territoires pour profiter d’expositions qui ne demandent qu’à sortir des placards ! »
Enfin, Michel s’implique sur la commune comme par évidence. Très vite, il propose ses services pour accompagner les activités culturelles (fête de la musique...) et associatives. Photographier la vie locale lui permet de passer de bons moments avec les habitants. Cette ambiance locale lui plait et l’amène à vouloir s’investir davantage en proposant des expositions photos telle celle que vous avez pu voir à l’espace multi-activités en début d’été ou celle qui sera accrochée jusqu’à début novembre. Ces expositions sont prêtées gracieusement par DIAPHANE, pole photo des Hauts-de-France, avec qui Michel travaille souvent : « Il est important de pouvoir faire des liens avec d’autres territoires pour profiter d’expositions qui ne demandent qu’à sortir des placards ! »
Ses photographies reflètent la sincérité avec laquelle il s’applique à transcrire notre quotidien et notre époque. Elles deviennent des témoins verticalisés dans sa bibliothèque et traversent le temps. Des témoins qui ravivent la mémoire et enchantent les conversations de souvenirs heureux.
Article paru dans Les Nouvelles n°112 septembre 2024